« Napoléon jouait aux échecs comme il préparait une bataille. Il sacrifiait toujours ses pions avant de lancer ses cavaliers », explique Pascal, arbitre de tournois pour la FSGT (Fédération Sportive et Gymnique du Travail). Face à lui, un parterre d’enfants semble captivé par la découverte du noble jeu, proposé par l’association CAPECHECS. Dans la salle, la disposition des tables reprend le déplacement des pièces : le L du cavalier, la diagonale du fou... Tandis que sur le côté de l’ancien moulin à riz, un échiquier géant permet aux novices de découvrir les règles.

A la table du fond, une vingtaine de jeunes pousseurs de bois, plus tout à fait débutants, s’affrontent, eux, par équipe. « J’ai découvert ce sport sur ordinateur. C’est la première fois que je joue en vrai, mais le logiciel est plus fort, car je me mets en niveau difficile», explique, bravache, Aaron, 9 ans. Au bout de quelques minutes, les enfants changent d’adversaires. « Ils ne savent pas faire échec et mat et je ne veux pas les mettre en difficulté. Ça leur permet de se confronter à différents joueurs et de ne pas rester entre copains», explique Marc, l’un des intervenants d’Europe-Echecs, partenaire des onzièmes Rencontres Nationales et Internationales du Cap.

A la première table, Eric, autre animateur de la journée, joue contre une dizaine de champions en herbe. « Ils apprennent vite et intègrent facilement les six déplacements. D’ailleurs, ils deviennent souvent rapidement meilleurs que leurs parents. Et puis, cette initiation leur permet aussi de vivre pleinement un grand tournoi qui se déroule dans leur commune». Sophia, du haut de ses six ans, fait partie de ses adversaires. « C’est ma deuxième année, je sais jouer maintenant et m’entraîne avec mon frère qui m’a appris les dames». De l’avis de tous, le succès est au rendez-vous, et gageons que cette belle journée suscitera de nombreuses vocations.