GB - Sophie, championne de France invaincue à Pau cette année, c'est l'aboutissement d'un rêve ou le début d'une nouvelle aventure ?
Sophie Milliet - Non, je souhaite poursuivre le plus loin possible. C'est mon deuxième titre, ma première victoire date de 2003 à Aix-les-Bains.
GB - Le titre est donc un tremplin pour avancer dans votre carrière ?
SM- En France cela me permet d'être invitée à quelques Open et autres simultanées et exhibitions. Par contre, rien de concret pour l'étranger.
GB - Les échecs sont devenus une priorité ?
SM - Oui, je suis grand-maître féminine depuis 2005 avec un Elo de 2366. J'ai déjà deux normes de MI masculin et mon objectif à court terme est de réaliser une 3ème norme pour obtenir le titre et retrouver un classement Elo à plus de 2400.
GB - Sur le plan international avez-vous quelques expériences ?
SM - J'ai participé à un très fort tournoi féminin en Azerbaïdjan. Une épreuve difficile, j'ai débuté avec quatre défaites puis après une victoire sur l'une des meilleures joueuses du monde, la Suédoise Pia Cramling, j'ai terminé avec 4 points sur 5.
GB - Vous avez donc terminé vos études pour devenir une professionnelle ?
SM - Oui, j'ai terminé mes études l'an dernier avec l'obtention d'un BST en cosmétique. Mais dans un premier temps je souhaite pratiquer une activité à temps partiel. Sur le plan économique, vivre des échecs est loin d'être une évidence malgré le soutien de la FFE et de ma participation au « Top 16 ». Je ne joue pas à l'étranger.
GB - Vous partagez votre existence avec le GM suisse Yannick Pelletier, il est aussi votre entraîneur.
SM - Nous travaillons les échecs ensemble. J'aime le travail préparatoire avant de rencontrer mes adversaires. Aujourd'hui, c'est une part importante de la compétition même si cela se fait au dépend de la créativité.
GB - Participer à une future édition ici au Cap est l'un de vos objectifs ?
SM - Pour le moment il me manque une centaine de points Elo pour avoir le niveau.
GB - Votre prochain grand tournoi ?
SM - Je jouerai dans l'équipe de France aux Olympiades de Dresde.
GB - Et Yannick au 2ème échiquier de l'équipe suisse derrière Korchnoï.
SM - Oui. (Yannick précise que Viktor a souhaité jouer au 2ème et qu'il jouera au premier échiquier.)
GB - Lorsque vous quittez la planète échecs, vous pratiquez d'autres activités ?
SM - J'aime le poker et le badminton.

Georges Bertola