L'Ukrainien devait affronter deux de ses rivales féminines. Il avait une première opportunité de scorer face à Xue Zhao, la n°4 mondiale n'étant clairement pas au top de sa forme. Dans ces conditions, il fut curieux de le voir s'enferrer lui-même dans une position totalement hermétique : 0,5-0,5 en 43 coups, les 16 pions étant encore sur la table ! Le mystère restait entier, jusqu'à cette réaction d'orgueil à la 10e ronde face à Mariya Muzychuk. Sa jeune compatriote tenta crânement sa chance avec les Blancs, mais Ivanchuk enraya son attaque à l'aile-Roi. Sans se tromper de chemin, il conduisit ses troupes encore en lice jusqu'à la victoire. C'était la délivrance ! Un sourire aux lèvres, cet immense champion quitta enfin la Salle Molière la tête haute. Les demi-finales sont en vue. Plus de calcul possible. Le combat continue. De toute façon, comme l'a dit Bacrot, "il faut jouer pour les spectateurs, pas pour gérer le tournoi." 
 

L'analyse de Sylvain Ravot - Commentateur du Trophée Karpov

"La partie Sebag-Karpov s'est achevée en 13 coups par une répétition dans une variante bien connue pour pouvoir annuler de l'Espagnole Zaitsev. Le demi-point semble arranger les deux joueurs. Marie avait déjà choisi cette stratégie contre Bacrot au 1er tour. On verra si cela paie à la fin du tournoi. Pelletier a joué une superbe partie d'attaque contre Zhao Xue. Au départ, c'est une Nimzo-Indienne avec des idées de gambit Blumenfeld, sauf que les Noirs ont un fort centre. La Chinoise est rapidement déroquée. Les Noirs accentuent la pression et concluent avec une belle tactique (0-1 en 24 coups). Ivanchuk a enfin gagné sa première partie aux dépens de Mariya Muzychuk. Sur une attaque Kérès de la Sicilienne, l'Ukrainienne sacrifie la qualité puis une pièce pour attaquer le Roi noir, mais son initiative est un peu légère. Ivanchuk rend le matériel pour simplifier et transposer dans une finale gagnante. Etienne a pris logiquement l'ascendant sur Nino qui encaisse une nouvelle défaite. Il est très dur de sortir d'une spirale aussi négative. On doute de plus en plus…"